Eglise de la Transfiguration
Το χωριό– Le 22 novembre 2011 – 15h30 - Hier 21 novembre à 15h , Zia est morte dans la chambre collective d'une clinique à ce dédiée, là-bas, sur le continent ; elle voyage pour l’heure sur le ferry entre le camion du marchand de légumes et celui du marbrier. Panayotis s’est endimanché et Sotiroula a une teinture toute neuve pour accueillir Zia. Dans le jardin qui jouxte l’église de la transfiguration, un olivier mal taillé nargue les fidèles de son impiété feuillue. Le convoi est en retard, mais déjà les gamines du proprio du γραφιο τελετων ont amené le mobilier funéraire pour poser le cercueil et les fleurs. Zia a vécu longtemps : une existence entre tristesse, tragédie, piété et facéties. Le fonctionnaire ecclésiastique débite du grec liturgique dans l'église et compte bien rattraper le retard. Devant le cercueil ouvert, on circule : la religiosité orthodoxe est ambulatoire. Je pose ma main sur le front glacé de Zia, me mêlant ainsi à cette corporalité différente. Le pope est satisfait de ma prestation, mais il le sera moins tout à l’heure : j’enfilerai mon café grec et mon doigt de cognac, mais au lieu du koulouri qui symbolise le viatique pour la traversée du Styx, j’en prendrai deux : un pour le retour, on n’est jamais trop prudent.