Rue du grand Central
Charleroi le 8 mars 2009 – 9h30 - Avant même que Marcinelle ne s’éteigne, Charleroi semblait annoncer la fin de l’Histoire, maintenant cela sent davantage la soutane pisseuse de la monarchie que les lendemains qui chantent ; rares vestiges du passé les « Mutuelles Socialistes » surnagent encore au-dessus des toits. Plus près du sol, on voyage entre les pide turques et les friteries hallal (les moules hallal sont égorgées tournées vers La Mecque). Est-ce que tout le monde boit ou casse des vitres ? Non, il y a ce couple à un balcon, en costume musulman et avec un bébé ; tous trois nous saluent joyeusement. Un moment passé dans la mairie art déco, pleine de beauté et de vide un peu inquiétant (le vide est toujours un peu inquiétant quand il remplit, non ?), mais le vide le plus angoissant est celui du Bauhaus du musée du Travail, aussi vide que du réalisme socialiste, aussi proche du fascisme qu’il prétendait combattre que le fonctionnalisme hédoniste. Ici, même un antéchrist n’aurait aucune chance. J’ai quand même pissé sur le Sacré-Coeur, ça porte bonheur.