Gare de Lyon
Paris le 26 mai 2007 - 16h10 - Les moineaux de la gare de Lyon se moquent de mes velléités lyriques. L'odeur d'urine ne provient pas de l'ascenseur de la ligne 14, mais d'un étage abandonné à l'entropie ; personne ne s'y arrête jamais, en passant on entend couiner les rats, la légende dit qu'y vivent des CDD à tête d'enfants, abominables régression d'étudiants montés du Bas Morvan à Paris pour y faire de brillantes études de lettres et qui n'ont jamais osé avouer à leur mère institutrice leur déchéance inévitable de lycéens consommateurs de Malibu, de bières Desperados et de cannabis bio. L'ascenseur est au centre d'un réseau qui se prend pour une mulier parturiens dont les tremblements de peur et d'excitation sont rythmés par les portillons automatiques de toutes les gares de la ligne 14, c'est une sorte de centre de pilotage dont les neurones tentent de contrôler les synapses de l'école maternelle toute proche, de l'Hôtel Ibis et de la station Pyramides. Je repense à l'Express Bleu, jeudi, et à ce fat sinistre qui refusait de croire que le petit serveur nigérian avait un OBJECTIF de verres cassés. J'aime bien la gare de Lyon ; elle prouve que Sarkozy l'a dans le cul sans que Jeanne d'Arc y soit pour rien ( un jour j'écrirai cela en anglais avec les mots claim, evidence et obviously).